Chronique de Sigurd de Federico Saggio
Titre : Sigurd
Auteur : Federico Saggio
Edition : Auto-édité
Nombre de pages : 239 pages
Résumé :
Ce dernier est censé l'éduquer dans l'espoir qu'il puisse un jour accomplir la tâche qui lui est échue : tuer le dragon Fafnir, reprendre le trésor maudit au nom des Ases et enfin le protéger de sa vie.
Quant à Sigurd, ce sont d'autres ambitions, d'autres rêves qui l'animent. Le Feu d'Odin coule dans ses veines, il veut vivre ! Quel dommage que les Dieux ne l'entendent pas de cette oreille... car il n'est pas de plaisir plus savoureux pour les Ases, que d'assister à la déchéance d'un mortel qui se débat avec les affres de la destinée.
Plus qu'une simple relecture du mythe éponyme, Sigurd est une réinterprétation très personnelle de la légende qui entoure l'or des Nibelungen et mène ultimement au Ragnarök.
Ce roman est l'aboutissement de près de deux ans de recherches menées par Federico Saggio à recouper les sources, faire des choix judicieux et pertinents pour conserver la cohérence du scénario et la substance des personnages en dépit des contradictions inhérentes à la nature d'un mythe de tradition orale aux itérations multiples... sans jamais en trahir l'essence.
Chronique :
Je tenais avant tout remercier l'auteur pour sa confiance ainsi que sa dédicace et Simplement.pro grâce a qui cela a été possible.
Aujourd'hui, je vous retrouve donc avec Sigurd de Federico Saggio qui semble être le premier tome d'une saga centrée sur la mythologie nordique. Dans celui-ci, nous découvrons le personne principal, Sigurd, qui vit dans une cabane isolée avec Mîme, son père adoptif, qui lui apprend tout ce qu'il sait dans l'espoir qu'il accomplisse sa destinée qui consiste à tuer le dragon Fafnir, reprendre le trésor maudit au nom des Ases et enfin le protéger de sa vie. Mais ce personnage, ce "sauvage", n'en a que faire des souhaits des autres. Seules ses ambitions comptent. Malheureusement pour lui, les Dieux ne l'entendent pas de cette oreille. Ainsi, durant ce premier tome, nous allons suivre ce personnage à travers une aventure époustouflante mais néanmoins sanglante. De ce fait, si vous ne supportez pas les scènes de violence, je vous déconseille d'ouvrir ce livre.
Lorsque je l'ai eu en main pour la première fois, je me suis un peu méfiée. Après tout, on a tous vécu ce moment où on est attiré par un livre grâce à sa couverture grandiose. Puis on espère, encore et encore pour finir par être déçu par son contenu. Et bien... ce n'est absolument pas le cas ici.
Commençons avec l'écriture. Très franchement, c'est la première fois que je vois un style où chaque mot semble être à sa place. Il n'y a ni trop de descriptions - comme on pourrait s'y attendre avec un univers imaginaire -, ni trop de dialogue. L'équilibre entre les deux est tout simplement parfait. L'auteur a réussi à mêler la simplicité avec un vocabulaire assez soutenu par moment et d'"époque". Je me suis même surprise à aller chercher un mot ou deux sur internet. De plus, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais dans les romans imaginaires où l'auteur créait une culture - ou même plusieurs cultures -, il a tendance à vouloir la mettre en avant dans les dialogues avec des expressions inventées qui font souvent "tâches" et qui alourdissent la lecture. Dans cette oeuvre, cela passe comme une lettre à la poste, cela semble... naturel.
Ensuite, concernant l'univers, l'écrivain est parvenu à l'introduire en finesse. Il n'y a pas d'énormes descriptions pour vous décrire telle ou telle chose, ni de personnages qui sont là unique pour décorer. Au contraire, il glissait des éléments par-ci, par-là utiles à son intrigue, parvenant peu à peu à construire son monde. Et durant la lecture, je voyais très clairement les images dans ma tête, comme dans un film, et je ne voyais même plus l'écriture.
Par la suite, les personnages. Sigurd, le héros, est vraiment passionnant car très nuancé. Il n'est clairement pas gentil, mais pas méchant non plus. Durant tout le roman, j'ai alterné entre le dégoût, la désapprobation et la compréhension. Cette alternance m'a donc permis de m'attacher à lui et de poursuivre la lecture dans un rythme effréné. Eh bien évidemment, c'est un personnage bien construit grâce aux personnages secondaires qui lui permettent de "murir", d'évoluer de manière cohérente et d'apprendre. Notamment Mîme qui est étrangement pathétique pour un mentor qui est censé guider le héros, ce qui le rend ce personnage original d'autant plus intéressant. Bien évidemment, il y a une multitude de personnages secondaires plus captivants les uns que les autres qui apprennent tous quelque chose à l'héros à un moment donné de cette histoire.
Pour conclure, je voudrais mettre en avant l'aspect assez philosophique de cet ouvrage. Effectivement, à plusieurs reprises, nous avons vu l'opposition entre la liberté naturelle - sans règles, ni lois, c'est-à-dire, avant le Contract Social de Rousseau - et la liberté que nous connaissons tous pour la plupart, qui est légèrement réduite, permettant à nos communautés de prospérer à travers un "pacte social". Et très franchement, aimant la philosophie, cela m'a fait très plaisir de voir tout le long de l'oeuvre une opposition entre ses deux libertés, entre Sigurd et les autres personnages vivent en "société". Et rien que cet aspect met en avant le travail de l'auteur.
Alors si vous aimez la fantaisie, la mythologie, les bains de sang et l'opposition entre deux modes de vie différents (vivre seul, isolé ou vivre en communauté), vous aimerez forcément ce roman.
Note : 10/10
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