Chronique d'Outpshere, tome 1 de Guy-Roger Duvert

Titre : Outsphère
Tome : 1
Auteur : Guy-Roger Duvert
Éditeur : Auto-édité
Nombre de pages : 312 pages
Genre : Science-fiction (Dystopie / Space opera)
Résumé :
Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l'Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d'un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l'humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden. Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive, mais intelligente, des ruines prouvent l'existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils. Mais tout change avec l'arrivée d'un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l'Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d'une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l'Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d'apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s'avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d'une civilisation ?
Ma chronique :
Tout d'abord, je tiens à remercier Guy Roger-Duvert pour sa confiance et Simplement.pro grâce à qui tout est possible.
Aujourd'hui, je vous présente un roman de science-fiction et plus précisément un roman de dystopie/un space opera écrit par Guy Roger-Duvert. C'est d'ailleurs le premier roman qu'il a publié. Mais pour ma part, j'ai lu ses œuvres plus récentes en premier. Dans ce premier tome, nous allons donc suivre un vaisseau, l'Arche, qui a pour mission de coloniser une exoplanète, car la Terre est mourante à cause de nos nombreuses erreurs. Ainsi, suite à un voyage de 80 ans, les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent l'exoplanète qu'ils vont coloniser et qu'ils nommeront par la suite Eden. Cependant, ce n'est pas une exoplanète inhabitée. En effet, il y a déjà une espèce intelligente et primitive sur celle-ci sans oublier les ruines qui prouvent la présence d'anciennes espèces également intelligentes, mais cette fois-ci avancée technologiquement. De plus, le climat semble obéir à des règles très particulières. Et comme si cela ne suffisait pas, un second vaisseau arrive sur Eden avec des humains. Des humains très différents d'eux : ils ont été modifiés génétiquement et ils sont capables de se synchroniser et de communiquer par télépathie entre eux sans oublier que leur technologie est plus avancée. Ainsi s'oppose des humains génétiquement modifiés et collectivistes aux Terriens qui sont individualistes. C'est ainsi que les deux peuples vont essayer de cohabiter. Malheureusement, les tensions vont monter petit à petit au fil du récit.
Comme d'habitude, cette chronique va être divisée en plusieurs parties : l'écriture, l'intrigue, les personnages et le monde.
Écriture
L'écriture est toujours aussi agréable, aussi fluide et aussi « visuelle » que d'habitude. L'équilibre narratif — l'équilibre entre les dialogues et les commentaires — penche évidemment vers les descriptions, étant un premier tome de science-fiction. Cependant, normalement, une description est faite — en premier lieu — pour ralentir l'action tandis que les dialogues sont faits pour l'accélérer. Mais dans ce premier tome, soit les descriptions étaient dynamiques, soit c'étaient des descriptions de combat. Et franchement, j'ai beaucoup aimé ce rythme. Tout comme les personnages, je n'avais pas le temps de souffler. À travers l'écriture de l'auteur, nous voyons principalement de la tragédie puis quelques soupçons d'espoir. Mais étonnamment, contrairement à beaucoup de romans actuellement, il n'y a pas de romance. Ou vraiment très peu. Je crois que dans ce livre, il n'y a qu'un couple « mis en avant », si on peut dire ça. Ce qui est vraiment original à l'heure actuelle. En bref, j'aime toujours autant l'écriture de l'auteur, ce qu'il nous transmet. J'ai toujours l'impression de regarder un film.
Intrigue
L'intrigue est vraiment rapide, mais sans trop l'être. Lorsque je lis un chapitre, je n'ai pas l'impression d'avoir fait un saut dans le temps. Mais les événements s'enchaînent tout de même assez rapidement. Ainsi, c'est suffisamment rapide pour nous rendre addicte et nous faire tourner les pages de plus en plus vite. En fait, on ressent la même chose que les personnages avec ce rythme et j'aime beaucoup cet effet : on manque de temps. On manque de temps pour explorer, pour se défendre,... Ce roman est une véritable course contre la montre. En effet, il n'y a pas de descriptions pour ralentir le rythme. Tout semble être fait pour dynamiser le récit. De plus, si on met de côté le rythme, l'intrigue met en avant de nombreuses thématiques : le transhumanisme, le collectivisme, l'individualisme, le mimétisme, le caractère belliqueux de l'homme — et apparemment, pas que des hommes —, sans oublier les éternelles oppositions entre militaires, scientifiques et civils (comme nous le voyons en ce moment avec le coronavirus, notamment à la télévision : celui qui aura raison sera celui qui parlera le plus fort). Et avec cette opposition, la fine différence entre l'autorité et la dictature. Ce livre est un magnifique résumé du comportement humain. Ou encore de l'adage « L'enfer est pavé de bonnes intentions ». En bref, nous avons affaire à une intrigue complexe — intrigue principale + intrigues secondaires —, avec différents points de vue — ce qui permet de structurer le roman — ainsi que différents lieux. C'était vraiment un véritable plaisir de découvrir tout ça.
Personnage
Dès le départ, les personnages sont assez nombreux, ce qui peut désorienter le lecteur. Heureusement, l'écriture et la construction de l'intrigue font qu'on rentre tout de même assez vite dans l'histoire. De plus, étant une intrigue complexe, on ne peut pas dire qu'il y ait des personnages principaux. Bien sûr, il y en a qu'on voit plus que d'autres, mais globalement, parmi ceux qu'on voit le plus, il n'y a pas vraiment de différence. Le « personnage principal » change en fonction de l'intrigue. Ainsi, on découvre au fil des pages des personnages différents, cohérents et très bien construits. Et l'avantage de ce genre d'intrigue où on change assez régulièrement de points de vue, c'est que généralement, peu de personnages sont laissés de côté contrairement aux récits où on se focalise sur un ou deux personnages. Ainsi, même les personnages « secondaires » sont vraiment bien construits.
Monde
Le monde créé par Guy Roger-Duvert est très complet. Ou du moins, l'auteur a donné l'impression que c'était le cas. J'ai beau avoir fait BAC S, je n'ai pas les connaissances nécessaires pour savoir si ce qui est dit dans le livre est plausible ou non, mais en tout cas, ça en a l'air. Et finalement, c'est le plus important. En effet, un roman n'est pas une encyclopédie et un auteur n'est pas un expert dans divers domaines, mais une personne capable de donner l'illusion de s'y connaître — principalement en faisant des recherches —. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un auteur, pour écrire sur un sujet, n'a pas besoin d'avoir fait des études ou d'être un expert dans ce domaine, ni même d'avoir vécu la situation. Il doit juste avoir fait suffisamment de recherche pour donner l'illusion de s'y connaître en science pour créer des personnages scientifiques, par exemple. De même pour le domaine militaire. Et je trouve que dans ce roman, c'est très bien fait ! Celui donne une certaine profondeur. De plus, ce monde est assez proche de la Terre pour qu'on puisse l'imaginer, mais assez différente pour nous faire voyager. Et j'aime beaucoup le fait que, sur Eden, ça ne soit pas les humains, comme nous les connaissons, l'espèce supérieure. En bref, c'est un monde complexe avec une grande diversité, notamment au niveau de la faune et de la flore. Cependant, malgré sa complexité, nous ne sommes pas noyés sous les informations et c'est très agréable.
En conclusion... c'est assez compliqué de rentrer dans l'histoire, le rythme étant fou et les personnages étant nombreux, mais après y être rentrée, on ne peut plus en sortir tellement c'est bien construit.
Note : 8.5/10