La chronique de Si Longue Soit La Nuit de Christophe Lambert

Titre : Si Longue Soit La Nuit
Auteur : Christophe Lambert
Éditeur : Fleurus Édition
Nombre de pages : 124 pages
Résumé :
Ils sont cinq. Cinq lycéens regroupés en pleine nuit, dans leur campus désert, sans aucun souvenir de comment ils sont arrivés là. D'étranges aurores boréales illuminent le ciel, et les eaux du Potomac semblent monter dangereusement...
Mais ils ne peuvent pas sortir. Toutes les portes sont bloquées.
Qui viendra les aider ?
D'autant qu'ils ne sont pas tout à fait seuls. Une créature rôde au milieu d'eux, les pourchassant sans relâche.
L'heure est-elle à la vérité... ou au massacre ?
Chronique :
Je remercie Fleurus Éditions pour m'avoir fait confiance ainsi que NetGalley grâce à qui tout est possible.
Aujourd'hui, je vous retrouve donc avec Si Longue Soit La Nuit, qui est un thriller qui frôle le fantastique, un thriller qui est accessible à tous. Dans celui-ci, nous suivons un groupe de cinq élèves enfermés dans le lycée. Cependant, aucun d'eux n'a de souvenirs de pourquoi ou comment ils sont arrivés ici. Et des phénomènes étranges commencent à apparaître...
Comme d'habitude, je vais séparer ma critique en plusieurs parties : écriture, intrigue et personnage.
ÉCRITURE
L'écriture est fluide — j'adore les métaphores de l'auteur — et le vocabulaire est simple, adapté au genre et au public ciblé — jeunesse —, ce qui n'empêche pas la présence de nombreuses références culturelles. Les phrases sont effectivement longues, bien ponctuées et s'enchaînent très facilement. L'équilibre narratif, quant à lui, est « parfait » dans le sens où il y a autant de dialogues que de récit. Cependant, cet équilibre parfait donne un rythme uniforme au roman. Ainsi, tout le long du livre, le rythme est toujours rapide, trop rapide. De la première à la dernière page. De ce fait, des passages intéressants qui auraient pu être développés ne le sont pas. Malgré ce rythme rapide et uniforme, les descriptions restent dynamiques tout en prenant en compte tous nos sens et les dialogues s'enchaînent naturellement. Sans oublier le changement de point de vue — on change de personnages à chaque chapitre — et le point de vue interne qui permettent de conserver un minimum l'intérêt du lecteur. Cependant, je trouve qu'il manque beaucoup de réactions aux actions. En effet, je pense que le récit aurait mérité plus d'expressions, plus d'émotions, plus d'introspections pour rendre tout cela plus réaliste.
INTRIGUE
Dès la première page, on rentre dans l'intrigue. Il n'y a pas de chapitres pour introduire chaque personnage, pour constituer un contexte, un environnement autour d'eux. Ainsi, dès le départ, l'auteur essaye d'imposer une ambiance mystérieuse, une ambiance angoissante. Cependant, je trouve qu'on est bien plus focalisé sur l'action que le mystère. En effet, je trouve l'intrigue très mécanique, très logique — ce qui la rend également prévisible —. De ce fait, il est plus difficile pour le lecteur de ressentir des émotions et encore plus une émotion aussi difficile à « écrire » que le mystère. Malgré cela, les thèmes abordés sont très intéressants : la peur, l'inconscience, le déni, la figure qui représente l'autorité et l'impact de ses actions, le poids de notre conscience au quotidien, le courage, l'importance d'affronter ses peurs, le harcèlement, la maltraitance, l'alcoolisme, les apparences... — même si certaines de ces thématiques sont abordées avec trop de légèreté —. Tout dans ce roman semble être un symbole. Et c'est vraiment bien fait car, ce qui aurait pu être un roman prévisible rempli de clichés, est devenu un roman qui nous oblige à réfléchir. Et très franchement, la chute à la fin est magnifique ! Pour le coup, la fin était vraiment imprévisible !
PERSONNAGE
Cela a été très difficile de s'attacher aux personnages, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le rythme étant trop rapide, on n'a pas le temps de se faire aux différents personnages, ni même de s'identifier à eux. Par la suite, les cinq personnages sont assez « clichés » dans le sens où, dans le groupe des cinq élèves, on retrouve : la brute, la populaire, le solitaire, l'intelligente et l'handicapé. En bref, je les ai trouvés un peu superficiels même s'ils vont acquérir de la profondeur au fil des pages. Malheureusement, le roman étant court, je ne vais pas réussir à m'attacher à l'un d'entre eux avant la fin de l'histoire. Et le fait que leurs réactions soient trop « discrètes » ou absentes ne m'a pas aidée à m'attacher à eux. Cependant, la présence des flashbacks permet de rattraper un peu ce manque de réactions. Cela nous permet de découvrir davantage les différents personnages et cela a rendu ma lecture bien plus agréable.
En conclusion... c'est très difficile d'entrer dans l'histoire et malgré ses faiblesses, ça en vaut tout de même la peine.
Note : 7/10