La chronique de Briséïs, tome 1 de Tiphaine Siovel

Titre : Briséïs
Auteur : Tiphaine Siovel
Éditeur : Auto-édition
Nombre de pages : 432 pages
Résumé :
Ses moindres gestes sont épiés.
Peut-elle vaincre seule la force ténébreuse qui a juré de la tuer ?
À dix-huit ans, Briséïs rêve d'échapper à son existence ennuyeuse de lycéenne. Quand son père physicien retrouve ses esprits après sept ans de catatonie, elle ne peut refuser l'expérience dangereuse qu'il lui propose. Mais après s'être réveillée dans une forteresse au savoir infini, choisie comme élève d'une élite secrète, Briséïs ne saurait dire si elle vit un rêve ou un cauchemar.
Piégée dans cette Citadelle oppressante, elle doit découvrir la vérité pour survivre. Mais ses actions sont surveillées et le temps lui joue des tours. Sa seule chance d'échapper à la forteresse pourrait être de rejoindre un groupe de rebelles...
Briseïs pourra-t-elle triompher de l'obscurantisme qui domine le monde ?
Chronique :
Je remercie l'auteure pour m'avoir fait confiance ainsi que Simplement.pro grâce à qui tout est possible.
Aujourd'hui, je vous retrouve donc avec Briséïs, la Citadelle Intemporelle, le tome 1 d'une saga fantastique étonnante. Dans celui-ci, le personnage éponyme va découvrir la Citadelle, l'école secrète des élites de notre monde. Cependant, le rêve va très vite tourner au cauchemar et Briséïs va se rendre compte que son seul moyen de s'échapper est de rejoindre un groupe de rebelles.
Comme d'habitude, je vais séparer ma critique en plusieurs parties : écriture, intrigue, personnage et univers.
ÉCRITURE
L'écriture de l'auteure au début du roman manquait un peu de profondeur et semblait un peu mécanique. Cependant, au fil des pages, son écriture s'est affirmée et a gagné en profondeur pour notre plus grand plaisir. En effet, on sent que l'écrivaine a réussi à trouver « la voix » de Briséïs et surtout son caractère. Ainsi, le point de vue de Briséïs était bien plus maîtrisé, notamment au niveau du rythme et des personnages. L'écriture de l'auteure est ainsi devenue de plus en plus fluide et assurée, donnant à l'histoire un bon rythme et un bon équilibre narratif — le rapport récit et dialogue —. Les descriptions sont donc plus utiles et dynamiques tandis que les dialogues sont plus naturels à lire.
INTRIGUE
Concernant l'intrigue, comme l'indique le titre de ce tome, elle tourne autour de la Citadelle Intemporelle. Et j'ai trouvé ça intéressant, car ce roman représente parfaitement l'adage « le savoir est le pouvoir ». Tout dans ce roman tourne autour de la connaissance et de sa transmission. Je trouve que c'est une très belle manière de critiquer l'obscurantisme — qui a une forte place dans l'histoire française —. Cependant, cette école d'élite m'a également fait penser à un mélange entre Poudlard et la jeunesse hitlérienne — on est d'accord, ce n'est absolument pas un bon mélange —. Comme dans Harry Potter, l'école a un sport et a une aura magique, mystérieuse, mais, comme pour les jeunesses hitlériennes, les élèves sont endoctrinés par l'éducation qu'ils reçoivent — nous aussi, d'une certaine façon, on l'est dans nos belles écoles républicaines : on nous éduque avec des valeurs et on les considère comme étant la norme alors que, si on change de pays et donc de culture, on se demandera pourquoi dans tel pays, ils font ça –. De ce fait, l'intrigue aborde de nombreux sujets importants : le fait que l'école ne soit pas adaptée à tout le monde — ce qui ne signifie pas pour autant qu'on est stupide —, le sexisme, l'obscurantisme, l'importance de l'art comme vecteur de la culture, les enfants qui sont influençables, la manipulation, les illusions, l'endoctrinement, l'esclavage, le temps, la guerre, les traditions, les croyances, les cultures — cela m'a fait penser au mythe de la Tour de Babel — et l'influence des cultures sur notre identité — déterminisme —. Ainsi, bien que ce soit un roman facile à lire et sympathique pour se vider la tête, il y a des références/des messages importants derrière la plume de l'auteure. En plus de toutes ces références, les péripéties et les rebondissements s'enchaînent parfaitement, nous faisant voyager, même si certains passages auraient mérité d'être développés.
PERSONNAGE
Les personnages, à l'image de l'écriture, manquaient de profondeur au début du roman, surtout les personnages secondaires. De plus, certaines réactions — les réactions émotionnelles — étaient soit exagérées, soit insuffisantes vis-à-vis de la situation — notamment, par exemple au niveau des descriptions des expressions faciales ou de la gestuelle —. En effet, l'auteure semblait davantage focalisée sur les actions que sur les réactions. Je pense qu'il aurait fallu ajouter davantage d'introspections pour éviter cet effet superficiel. Mais on a fini par sentir que l'auteur était en train de les apprivoiser. Ainsi, au fil des pages, ils ont gagné en profondeur, notamment le père de Briséïs — celui avec lequel j'ai eu le plus de mal –. De ce fait, on découvre des personnages appartenant à des cultures différentes, avec des personnalités distinctes bien « décrites » et plus réalistes que dans la première partie du roman.
UNIVERS
Concernant l'univers de l'écrivaine, celui-ci m'a directement fait penser à celui d'Alice au pays des Merveilles. Tout semble être une illusion, un rêve ou même un cauchemar. En effet, l'autrice semble jouer avec notre conviction et notre perception de la réalité, car, même à la fin du livre, on a encore beaucoup de questions sur celui-ci — comme Briséïs —. Ainsi, le lecteur va découvrir un monde mystérieux qui va le faire douter de tout et tout le monde. Mais le lecteur va également être charmé par son réalisme, tout comme moi.
En conclusion... bien qu'ayant eu du mal au début, j'ai de plus en plus aimé l'histoire et je suis pressée de découvrir le tome 2.
Note : 8/10